Seriez-vous prêt à vendre votre résidence principale pour vous offrir… un bulbe de tulipe ? Si cette hypothèse vous semble folle, dites-vous qu’elle fut belle et bien réelle… !
Cultivée dans l’empire Ottoman, les tulipes étaient considérées comme un objet de luxe, un réel symbole de réussite. À ce titre, elles détenaient une place inévitable dans les plus beaux endroits de l’époque tel que les jardins de Constantinople.
Certains économistes ont pu mettre en avant que la tulipe eût, durant cette période, un « effet Veblen ». L’effet Veblen, conceptualisé par l’économiste Thostein Veblen, consiste en une augmentation de la demande d’un bien en même temps que son prix. Ce phénomène est la conséquence d’un facteur psychologique lié au signe social.
Très vite, les Néerlandais manifestèrent leur engouement pour cette fleur. Cette effervescence fut telle qu’au 16ème siècle, la tulipe connaissait son apogée. Les fleuristes qui mettaient en relation horticulteurs et clients payaient de plus en plus cher les bulbes mais qu’importe, la demande était exponentielle ! Le prix continua de grimper jusqu’à atteindre des sommets…
À titre d’exemple au début de cette crise, il faudra 100 000 florins pour acheter un lot de 40 bulbes. Un florin équivaut, à cette époque, à environ 10,30€ soit 25 750 euros le bulbe de tulipe. À son apogée, en 1637, un bulbe de tulipe pouvait s’échanger contre certaines propriétés très luxueuses.
Outre les prix excessivement élevés, les Néerlandais ont su révolutionner le commerce de l’époque notamment avec le système des billets à effet. Ces derniers donnaient le droit à l’achat d’un bulbe encore en terre. Concrètement, un acheteur pouvait commander une tulipe au mois de décembre pour réceptionner cette dernière en juin puisque la floraison de ces dernières se faisait de mars à mai. À ce moment-là, les contrats se signaient devant notaire.
Durant cette période, le marché secondaire se développe. Les billets ne cessent d’être échangés pour des prix toujours plus important.
En 1637, le prix des contrats s’effondre brutalement. Les transactions conclues le sont avec une décote impressionnante. Peu à peu les transactions cessent et de nombreux fleuristes se retrouvent incapables de respecter leurs contrats ce qui donnera naissance à de nombreux contentieux qui ne seront réglés que 2 à 3 ans après la crise de la tulipomanie.
De manière générale, cette crise aura un faible impact sur l’économie Hollandaise. Cependant, de nombreux économistes mettent en lumière les conséquences morales de cette crise. Durant cette période, l’appât du gain et la spéculation avaient pris le pas sur le respect des contrats. La bonne fois contractuelle a été bafouée à de nombreuses reprises.
Cette crise marquera durablement les esprits et sera considérée comme « la première bulle spéculative ».