SOFICA. Derrière cet acronyme se cache l’une des plus grosses défiscalisations possibles dans le paysage de l’investissement. Lorsque vous regardez un film français, vous avez peut-être remarqué des noms un peu bizarres au générique d’entrée : Cinémage 3, Cinéventure 4 et j’en passe. Si oui, vous connaissez des noms de SOFICA. Mais, qu’est-ce que c’est, à quoi ça sert et surtout, à quoi peut-il vous servir ?
Les Sociétés de Financement de l’Industrie Cinématographique et de l’Audiovisuel (vous comprenez désormais pourquoi on utilise un acronyme), ont été créées en 1985 pour redonner de l’allant au cinéma français. En effet, de 200 millions d’entrées constatées en 1982, la bouderie s’installe et se chiffre décroit jusqu’à 125 millions en 1988. Il faut donc redonner un « coup de jeune » à nos productions nationales et quoi de mieux que de construire un outil permettant de lever des fonds. Néanmoins, pour inciter les particuliers à investir, le simple appel au soutien de la culture n’était pas assez.
Que faire ? Comment inciter les Français à placer de l’argent dans le cinéma ? Facile n’est-ce pas ? En créant une réduction d’impôt ! Ainsi, en plaçant de l’argent dans des SOFICAS, vous pourrez obtenir de 30% à 48% du montant investi sous forme de diminution fiscale. Par exemple, si vous souscrivez à ce placement en 2022 à hauteur de 10 000€, en fonction des conditions de la SOFICA concernée, vous aurez 3 000€ ou 4 800€ de réduction d’impôts à faire valoir sur les revenus de la même année. Clou du spectacle, vous bénéficierez de la niche spéciale pouvant aller jusqu’à 18 000€. Cependant, quelques précautions sont de mises.
Tout d’abord, il est très difficile d’estimer la rentabilité potentielle. Tout le monde n’aura pas la chance d’investir dans la SOFICA ayant aidé à produire Intouchable ou Bienvenue Chez les Chtis. Ensuite, il faudra prendre en compte la durée de blocage pouvant aller jusqu’à 10 ans… Attendez ! Ne partez pas ! Il est vrai que chaque avantage possède ses inconvénients mais considérons les choses sous un angle différent.
Rappelez-vous que la réduction d’impôt est tellement forte, qu’elle peut être considérée comme un airbag. Par exemple, si votre investissement de 10 000€ perd 30%, soit 3 000€, et que vous avez bénéficié d’un avantage fiscal de 4 800€, vous n’avez pas une belle rentabilité mais au moins vous ne repartez pas bredouille. Également, si nous prenons en compte la restitution de Bercy, sur 10 000€ investis et un taux de 48%, vous n’avez finalement placé et bloqué que 5 200€ puisque les 4 800€ vous sont reversés. Finalement, vous avez bien fait de rester.
Les indicateurs de collecte sont éloquents : d’environ 1 M€ en 2007, les souscriptions se sont montées à 71 M€ en 2021. Olivier Henrard, Directeur Général Délégué du CNC, a précisé qu’il s’agissait de « la plus grande enveloppe collectée depuis leur création ».
Si vous souhaitez vous documenter plus avant sur le sujet, nous vous recommandons l’article 238 bis HE du Code général des impôts. Toutefois, si cette simple phrase a généré chez vous un début de sentiment de nausée, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel pour découvrir ce dispositif.