Épisode 3
Le 5 novembre 2021, l’action Tesla atteint une capitalisation inégalée par les constructeurs automobile. Tesla dépasse le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de capitalisation. En comparaison, LVMH faisait 335 milliards de dollars, Toyota 241 milliards de dollars et Volkswagen 129 milliards de dollars. L’action se négocie à 407 dollars l’unité. En 2022, c’est le constructeur réalisant le plus de marge sur son activité et pourtant… à la fin de l’année, l’action passe à 122,40$.
La chute du cours de Tesla
En fin d’année 2022, Tesla voit sa marge perdre 10 points, passant de 17,2% à 7,6 % : son chiffre d’affaires est un milliard en dessous des prévisions et par conséquent ses bénéfices sont moins importants que prévu. C’est une chute de quasiment 70 % de sa capitalisation boursière.
Le rachat de Twitter, renommé X, a forcément eu un impact dans la baisse de la capitalisation boursière de la société.
En vérité, ce sont plusieurs éléments qui ont fait se retourner le marché.
Tout d’abord, le marché n’a pas apprécié qu’Elon Musk ait vendu des milliards de dollars d’actions Tesla pour racheter la plateforme X et que son temps allait être partagé avec une autre entreprise.
Ensuite l’attitude du dirigeant qui, à travers ses tweets intempestifs et provocateurs, a dégradé son image. En un laps de temps très court, il a : licencié une grande partie des salariés de X, supprimé des comptes sur X de manière discrétionnaire, s’en est pris publiquement à Tim Cook…
La situation économique mondiale impacte aussi la société et ses résultats. La FED ayant procédé à plusieurs hausses des taux, les clients achetant généralement à crédit, le nombre de potentiels acheteurs diminue donc. Le constructeur est donc obligé de réduire ses marges ou de mettre en place des stratégies commerciales pour attirer la clientèle, comme offrir les premiers kilomètres de recharge des voitures ou des bonus de réduction.
Cette correction du marché démontre aussi que la valorisation des entreprises d’Elon Musk n’est pas uniquement basée sur leur rentabilité, leur capacité de développement et les projets conduits mais aussi sur la personne d’Elon Musk.
Tesla de nos jours
Cette situation perdure encore aujourd’hui, bien que le titre se négocie de nos jours à 250$, la société reste en difficulté. Les profits sont encore en baisse, avec 1,3 milliards de résultat pour le troisième trimestre 2023, l’un des plus faibles depuis 2021 où celui-ci était à 1,6.
Alors que le Nasdaq 100 et le S&P 500 ont perdu à peu près 3% sur le mois d’octobre, Tesla aurait perdu environ 21%. Certains fournisseurs de Tesla ont baissé leur provision de production, notamment sur les puces électroniques et les batteries, deux éléments essentiels à la fabrication.
Des enjeux de taille attendent Tesla : le Cybertruck, le pick-up au look futuriste de Tesla va poser des problèmes de production de masse – les ingénieurs travaillant sur l’autopilot n’arrivent pas à progresser et à permettre une conduite autonome. De plus, certains concurrents produisent en plus grande quantité des véhicules électriques, un conglomérat de constructeurs de véhicules dont Toyota et Stellantis se lancent dans l’équipement de bornes électriques afin de briser le monopole de Tesla dans ce domaine.
L’avenir de la voiture électrique
La voiture électrique, malgré les problématiques de production, d’autonomie et de recyclage, a tout de même de beaux jours devant elle.
Entre les producteurs d’automobiles électriques, la course à la meilleure autonomie et à la meilleure production est rude, mais le marché reste en demande et surtout la demande est appuyée par les politiques gouvernementales d’incitation (prime, crédit d’impôt…).
Au fur et à mesure de l’amélioration technique de la voiture électrique et de la baisse de son prix, nous pouvons penser que celle-ci deviendra de plus en plus courante. Néanmoins, la voiture électrique soulève de nouveaux problèmes tant au niveau de la production des batteries que dans la réflexion sur l’énergie.