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Tesla : Les années de doute

Épisode 2

Tesla fait son entrée sur le marché financier du Nasdaq en 2010. Ce marché est spécialisé dans le secteur de la technologie. L’action se vend alors à un prix de 17$. Tesla Motors devient la première société automobile à faire son introduction en bourse, à la suite de la société Ford qui est entrée en 1956. L’émission d’environ 13 millions d’actions permet à l’entreprise de lever 226 millions de dollars.

L’année 2012 marque la fin de la production de la Roadster et le début du Model S, une grande berline de luxe. 

Pour faciliter la production, Tesla rachète une ancienne usine de production de General Motors et Toyota. Elle devient l’une des voitures neuves les plus vendues au monde et elle décroche plusieurs récompenses dans le milieu automobile car elle séduit les consommateurs. L’autopilot, système d’assistance à la conduite, est une révolution lancée par l’entreprise. C’est l’une des premières sociétés à proposer ce système dans ses véhicules.

Bien loin du véhicule autonome et des promesses d’auto conduite, ce système offre une assistance agréable à l’utilisation.

En 2015, le nouveau Model X, un SUV de luxe, est lancé à la production. Il vient rejoindre le succès de la Model S. Un incident vient toutefois faire perdre 6,94% à l’action Tesla. En effet, un ancien modèle S prend feu lors d’un rechargement. Le défaut résulterait de la batterie au lithium qui dans certains cas peut prendre feu, voir exploser.

Malgré la volonté de Tesla d’être innovant en matière de voitures électriques et de se hisser à la pointe de la technologie, le prix de l’action évolue très peu. L’action Tesla se négocie en dessous de 30$, sans grande fluctuation.

L’entreprise reçoit pourtant de nombreuses aides publiques, notamment de l’Etat Américain, au travers de subventions, de réductions fiscales et crédits d’impôts (plus de 15 millions en 2015). Il est estimé qu’entre 2009 et 2015, la compagnie aurait perçu plus de 2,4 milliards de dollars d’aides.

Pourtant depuis son entrée en bourse, Tesla n’affiche qu’un seul trimestre où le résultat de l’entreprise est positif…

Annoncée en 2016, la Modèle 3 se veut une voiture accessible à tous, produite en grande quantité et vendue à un prix raisonnable. C’est un très grand défi pour Tesla dont les voitures étaient jusqu’à présent des voitures de niches.

La société change de nom à cette même date et passe de Tesla Motors à Tesla qui reflète mieux l’ensemble des activités du groupe, la société investissant dans l’énergie, la fabrication de panneau solaire et l’industrie de la batterie.

La production de la Modèle 3 au cours des années 2017 et 2018 rencontre néanmoins des difficultés importantes de production. 

L’organisation de la production de masse est très difficile. Elon Musk a mis en place une importante automatisation robotique pour faciliter cette production mais finalement cette mise en place soudaine et brutale cause du retard dans le processus de fabrication. De plus des problèmes de qualité apparaissent, beaucoup d’équipements sont mis au rebus ou doivent être retravaillés pour être utilisables et les finances sont au plus bas. 

La société affiche au 1er novembre une perte de 619 millions de dollars pour le 3ème trimestre 2017. Il n’a produit que 260 exemplaires de la Modèle 3 au lieu des 1500 prévus. Elon Musk qualifie « d’enfer » cette période de production.

En plus de ces difficultés, l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers SEC, considère que la communication d’Elon Musk sur les réseaux sociaux est de nature à déstabiliser les marchés financiers. Les Tweets du Président de Tesla seraient fallacieux et serviraient uniquement à contrer les actions des détracteurs de Tesla qui vendent le titre à découvert. En effet, ils doutent que Tesla soit capable d’assurer la charge industrielle annoncée.

Un accord est finalement négocié où Elon Musk s’engage à ne pas exercer en tant que Président de la société et à subir un contrôle de ses communications sur les réseaux sociaux. Il resterait néanmoins Directeur général. Le Président de Tesla affirmera par la suite que cette année-là, il avait redouté devoir déposer le bilan devant les Tribunaux.